Bloc

Comme tout citadin, on s’est habitué a voir le monde changer rapidement et constamment.  Devant nos yeux, cette entité capricieuse mais réconfortante, prend vie et multiplie ses mutations. 

« Des autos, des autos, vite, vite ! L’on est poigné, l’enthousiasme nous saisirait, la joie. Non pas l’enthousiasme de voir luire, sous les jets des phares, les carrosseries brillantes. Mais la joie de la force. La candide et ingénue jouissance d’être au milieu de la force, de la puissance. On y participe à cette puissance. On fait partie de cette société dont point l’aube. On fait confiance à cette société neuve ; elle trouvera la magnifique expression de sa force. On y croit »

Le Corbusier – Urbanisme 

Pourtant, ici et là se cachent quelques sombres recoins, contrastant avec l’ordre établi et soigné des grands axes de nos existences. Miroir déformé et déformant, l’atmosphère apaisante ou inquiétante, que créent certains morcellement d’abondons et d’enchevêtrement de désordre, calme la frénésie urbaine. 

«  l’assemblage progressif, hasardeux, avec son phénomène de stratification lente, de formation échelonnée, puis sa force d’attraction acquise, grandissante, force centrifuge, attirance violente, ruée, cohue. Ce fut Rome, comme c’est Paris, Londres ou Berlin.»   Ibid

Bloc, une sélection d’image qui remet au centre des sujets aux cotés desquels on passe sans parfois y jeter le moindre coup d’œil, niant leur existence, annihilant la possibilité de chaos dans l’ordre. Des dimensions cachées aux lieux délaissés, la ville respire, croît et se laisse découvrir en toute honnêteté lors qu’on prend le temps de s’y attarder.