Acte I
Adaptation
Face à ce masque brillant, attirant,
La moue est suspicieuse, le regard méfiant
Semblable à tous les autres, et pourtant si différent,
Il laisse la liberté à la perception,
Tout en offrant l’anonymat,
Calqué sur la société, il offre la non-existence.
Mais cette protection à un cout,
Figé dans sa méfiance, le corps se referme,
L’esprit se repli, seul reste le silence.
Le bas du corps ne peut se contenir,
Et les drapés ne suffissent plus à cacher le mal-être.
Le masque sera il plus efficace ?
Fera il taire les murmures ?
En tout cas il fera taire sa propre voix,
Les réactions seront mécaniques, les relations, théoriques.
Mais cet oubli offrira la tranquillité,
Dans le silence vient la paix.
Acte II
Résignation
Le masque à été posé
Le corps, devenu épave ne fonctionne plus que par automatisme,
Le conducteur n’est plus nécessaire,
Il a quitté le navire.
La norme a tout corrompue,
Façonné par les bonnes mœurs,
Le masque transforme à son tour son détenteur,
Son existence n’est plus qu’un fantasme,
Un conformisme
L’être, du masque,
Est devenu indissociable,
Sa servitude est volontaire
Et le Je n’est plus le même.
La marionnette à les mains liées,
Par des liens dorés,
Dans une boite de magicien décorée et colorée
Le pantin est prêt à exécuter son numéro,
Mais face à un homme perdant la tête,
Il redevient pont de Minerve.
Acte III
Révolution
La tête explose,
S’en est trop
Retour au monde éclairé,
A la réalité
Peu importe le masque,
Peu importe le visage,
Peu importe la peau,
C’est l’éveil.
Trop longtemps plongée dans ses méandres,
La conscience finit par se décharner,
La chair, à vif,
Ne permet plus le retour à soi
Le vertige n’est plus interne,
Mais causé par le monde.
Offusqué de voir la chair à vif,
Il use de toute son emprise pour la contenir,
Mais elle se contorsionne, puis se libère,
Elle frappe,
Et fracasse les exigences de façade
Elle se donne la liberté de choisir,
Sacrifiant d’elle-même pour acquérir de nouveau sa liberté.